« Arrete la contagion ! » – « incitation a la haine »

Pour avoir partagé cette image sur sa page personnelle du réseau social VKontakte, ainsi que d’autres textes et dessins exprimant un soutien à l’Ukraine face à l’agression russe, Ekaterina Vologzheninova, vendeuse à Ekaterinbourg, s’est vu reprocher l’alinéa 1 de l’article 282 du code pénal (incitation à la haine). Le 20 février 2016 elle a été condamnée à 320 heures de travaux correctifs. Selon le verdict son ordinateur doit être détruit.

L’affaire a été ouverte fin 2014. Mikhaïl Dukhovnev, enquêteur au sein de la direction régionale du FSB en charge de l’affaire, lui a d’abord reproché d’avoir publié un lien vers des films et programmes télévisés ukrainiens consacrés à l’Euromaïdan et à l’opération anti-terroriste dans l’est de l’Ukraine, ainsi qu’un lien vers un extrait vidéo sur « Le Yacht de Poutine ». Le chef d’accusation portant sur les vidéos a par la suite été retiré et remplacé par le partage de textes et d’images sur le réseau social. L’affaire était entendue par Elena Ivanova, juge au tribunal d’arrondissement de Zheleznodorozhny à Ekaterinbourg. La prévenue était défendue par Maître Roman Katchanov.

Ekaterina Vologzheninova a refusé de plaider coupable. L’un des témoins à charge (Alekseï Pfaifer, un ancien collègue) est revenu sur sa déclaration, retenue comme élément du dossier, expliquant que Dukhovnev avait détourné ses propos. Deux autres enquêteurs se sont trompés dans leurs déclarations. Il s’agit de Viktor Solodky et Tatiana Martynova, tous deux agents du Roskomnadzor intervenus en tant que témoins instrumentaires lors de la perquisition au domicile de Vologzheninova en décembre 2014.

En outre, l’office fédéral de surveillance financière a inscrit Vologzheninova sur la liste des terroristes et des extrémistes alors que l’enquête est toujours en cours. La prévenue a contesté cette mesure auprès du même tribunal d’arrondissement, mais la Juge Youlia Matveev a déclaré le 16 décembre 2015 que cette démarche était légitime.