Graffiti a Vladimir – « vandalisme inspire par la haine »

Le tribunal de l’arrondissement Oktyabrski de la ville de Vladimir a condamné Valentin Loguinov, 27 ans, à deux ans de privation de liberté après l’avoir reconnu auteur d’un graffiti sur l’un des piliers du pont qui enjambe la rivière Kliazma. Ce graffiti évoque l’insigne du bataillon « Azov » de la Garde Nationale de l’Ukraine. Loguinov a été déclaré coupable au regard de l’alinéa 2 de l’article 214 du Code pénal (vandalisme inspiré par la haine ou l’inimité).

Les informations sur sa condamnation, prononcée le 29 février, n’ont circulé qu’à partir du 14 mars. Les détails du procès restent encore inconnus.

Le 30 octobre 2015, à la demande du procureur Andreï Shirokikh, le tribunal de l’arrondissement Frunzenski de Vladimir a reconnu le graffiti comme extrémiste. En février 2016, le site du Ministère de la Justice a inclus le dessin dans sa liste sous le numéro 3269, dessin par ailleurs détruit quelques jours après sa création.

Ce graffiti est apparu sur le pont le 29 juin 2014. L’insigne du bataillon se compose de l’inscription « Azov », de la rune Wolfsangel, du symbole du « Soleil Noir », et d’un trident – blason de l’Ukraine (dans l’ordonnance d’interdiction du graffiti, le trident est étiqueté comme sigle Wolfsangel, alors que la dénomination de la rune Wolfsangel figure dans sa traduction russe « Voltchy kryuk », « Crochet de loup »).

A côté du graffiti se trouvaient trois inscriptions : « L’Ukraine n’est pas encore morte », « de Maïdan à Azov, gloire aux Héros », « Popeye Mosh Crew » (nom d’un groupe local informel d’extrême droite).

Le 1er juillet, des « citoyens consciencieux » ont prétendument recouvert le graffiti de peinture blanche, alors qu’entre-temps la police ouvrait une enquête. Deux suspects ont en premier lieu été identifiés et mis sous contrôle judiciaire. Cependant, le 7 juillet 2015, soit un an plus tard, le procureur adjoint de Vladimir ne faisait mention que d’un seul protagoniste dans son acte d’accusation.

Loguinov a pris part au jugement en tant que principal intéressé. Il a néanmoins nié tout caractère extrémiste dans son dessin. Malgré tout, le graffiti est resté le dernier de la liste du Ministère, pendant plus de deux mois après son interdiction. Ce qui porte à croire que la décision n’a fait l’objet d’aucun appel.